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Les Mattagumber

Les Mattagumber

Spectacles en plein air : Théâtre - Musique - Danse - Chant - Poésie / Organisation de festivals / Créations numériques...


Dépaysant ! - (Gilgamesh)

Publié par mattagumber sur 12 Août 2006, 22:23pm

Mooslargue / Spectacle

Dépaysant !


DNA du 13 août 2006

Les Mattagumber s'apprêtent une nouvelle fois à monter sur les planches pour leur spectacle estival qui aura lieu jeudi 17, vendredi 18 et samedi 19 août. Cette année ils proposent avec l'Epopée de Gilgamesh un voyage en orient pour le moins dépaysant.

Gilgamesh-2006 2119Ce nouveau spectacle mêlant poésie, chorégraphies, musiques envoûtantes et décors enchanteurs semble parachever la diversification du répertoire des Mattagumber, initialement groupe de danses traditionnelles.


Une réflexion sur le monde musulman


 Même si la danse folklorique leur plaisait énormément, ils ont voulu essayer autre chose et « s'ouvrir à d'autres cultures », sans pour autant renier leur passé et l'héritage culturel sundgauvien. C'est ainsi qu'ils se sont lancés dans le monde du spectacle théâtral avec Tag un Nacht, bientôt suivi par La Nef des Fous et la Fabrique les années suivantes.


 Pour rappeler leur origine, la Danse des Tisserands, qui a participé à leur notoriété, est intégrée à chacun de leur spectacle. Pour l'Epopée de Gilgamesh, les Mattagumber réservent donc une version orientale de cette danse, ainsi que d'autres surprises.


 L'oeuvre adaptée par les Mattagumber, composée il y a plus de 3000 ans au coeur de la Mésopotamie -l'Irak actuel-, berceau de l'écriture et de la civilisation, est le plus ancien texte littéraire connu. Vers 2 600 avant notre ère, le prince Gilgamesh, guerrier raffiné mais cruel règne sur la ville d'Uruk. A la demande de la plèbe, la déesse de la fécondité Ishtar créé un rival nommé Enkidou, que Gilgamesh va rencontrer en duel. A la fin du combat, tous deux prennent conscience de leur complémentarité et s'allient pour accomplir de grands exploits et conquérir la gloire. Mais tout ne va pas se passer comme prévu...


 Ce quatrième spectacle à la morale très importante est en accord complet avec la philosophie de la troupe, qui veut « que les gens réfléchissent ». L'Epopée de Gilgamesh invite à méditer sur les clichés véhiculés sur le monde musulman, qui autrefois était en avance sur toutes les autres civilisations. C'est aussi une excellente occasion pour découvrir cette riche culture ô combien oubliée, voire même contestée.


Textes et photos : Jérémie Gnaedig

 

 

Un « joyeux mélange »


A chaque spectacle des Mattagumber, la musique est assurée en live par le groupe Zipfelkapp. Pour l'Epopée de Gilgamesh, le groupe a fourni un important travail de recherche de morceaux aux sonorités orientales.


2006-Gilgamesh-2088.JPGLe groupe Zipfelkapp, très modulable, se compose pour le spectacle de Jacky Saly du groupe « Pouce étiré » et de Nicolas Jarrige et Mathieu Lavarenne de « La poupée du loup ». Le dernier compère, Thomas Lavarenne, fait lui partie des deux formations. Sur ces quatre musiciens chevronnés, un seul est professionnel : Nicolas, professeur de batterie et de solfège.


Les morceaux sélectionnés avec la collaboration de Sébastien Chabouté sont séfarades, yéménites, indiens, kurdes et bulgares. Outre ces morceaux traditionnels provenant d'un peu partout -comme les instruments d'ailleurs-, le groupe a également intégré quelques compositions de « La poupée du loup » ou de « Pouce étiré ». Tous les morceaux retenus ont pour caractéristique commune de contenir des sonorités orientales et sept d'entre eux comportent du chant. L'idée directrice est de « symboliser le carrefour avec l'Orient ».
Après s'être imprégnés des mélodies pendant tout l'été, c'est dans une bonne ambiance que le quatuor a commencé à répéter jeudi dernier. Cela peu paraître peu ! Mais Jacky estime que c'est suffisant car « c'est plus efficace quand on a le feu aux fesses ». Mathieu précise que cela n'est « possible que parce qu'ils se connaissent bien et ont l'habitude de jouer ensemble ».

 


INTERVIEW

Un défi  

                      

Mathieu Lavarenne, l'adaptateur de l'oeuvre originale et le metteur en scène du spectacle fait également partie du groupe Zipfelkapp, qui s'occupe de la musique du spectacle. Interview...


Mathieu-Lavarenne.jpgDNA : Comment en êtes-vous venu à ce spectacle sur l'orient ?
Mathieu Lavarenne : « Nous avons organisé une assemblée générale à l'automne 2005 pour décider du thème du spectacle de cette année. Dans ma tête, j'ai pensé à l'édition de L'Epopée de Gilgamesh qui traînait depuis longtemps sur ma table de chevet et, sans l'avoir lue, je me suis dit que ça ferait un super spectacle. En lisant, mon intuition s'est confirmée. J'ai donc suggéré, ça a plu à tout le monde, et nous voilà... »


DNA : Pourquoi vous êtes-vous dit que ce serait intéressant de faire un spectacle sur l'Epopée de Gilgamesh ?
M.L. : « Parce que, comme tous les autres je crois, j'ai trouvé l'idée de faire un spectacle encore plus différent de ce qu'on faisait avant intéressante ; on a tous perçu ça comme un défi. Cette épopée au fondement de notre civilisation permet également de montrer que derrière les conflits religieux au Proche-Orient et les amalgames faits sur la religion musulmane, il y a 5 000 ans de civilisation et que cette civilisation était à un moment donné bien plus avancée que la nôtre. En plus, l'oeuvre comporte une morale très forte en accord avec notre philosophie. »


Gilgamesh-2006 2171 DNA : Pouvez-vous résumer cette philosophie ?
M.L. : « Nous voulons faire des spectacles universels et nous inspirer de toutes les traditions. Nous sommes entre deux chaises, entre tradition et modernité. On le voit bien avec Sébastien Chabouté notre chorégraphe qui s'inspire de danses traditionnelles et intègre aussi des mouvements contemporains. En un mot, nous essayons de nous inscrire en héritiers qui inventent, transforment à partir de ce qu'ils ont reçu des ancêtres. Nous souhaitons aussi que nos spectacles aient un sens, une morale, véhiculent un message. »

 


Portraits croisés


Le chorégraphe


 

Sébastien Chabouté Sébastien Chabouté, originaire de Mooslargue, habite à Zurich où il est responsable logistique pour un groupe pharmaceutique. Il se passionne pour la danse, qu'elle soit folklorique ou contemporaine. Par ses expériences avec des professionnels, il connaît des danses d'un peu partout (Sibérie, Inde,...). Pour le spectacle, il a mélangé plusieurs styles : « des danses espagnoles arabisantes ; des danses d'influence indienne, orientale ou caucasienne ; avec des mouvements contemporains. » Pour chaque spectacle, il adapte également la Danse des Tisserands pour qu'elle « colle » au thème choisi. Cette année, il a donc « orientalisé » cette danse traditionnelle réhabilitée par Suzanne Kallmeyer, fondatrice des Mattagumber.
 Ce sympathique trentenaire attache beaucoup d'importance aux messages véhiculés par les spectacles : il veut que le public réfléchisse ! Il trouve l'Epopée de Gilgamesh très actuelle car aujourd'hui, tout comme le prince, « tout le monde court après la jeunesse ! Chirurgie esthétique, produits de beauté, pendant ce temps les personnes âgées deviennent jugées encombrantes et enfermées. Autrefois, elles représentaient la sagesse. Aujourd'hui on ne s'en occupe même plus. »

 

Le technicien en chef


 On ne me voit pas, et pourtant, sans moi, il n'y a pas de spectacle. Qui suis-je ? Réponse à cette devinette : Martial Lavarenne, technicien des Mattagumber. Ce grand bricoleur est avec Suzanne Kallmeyer à l'origine du groupe. Il se souvient avec nostalgie des « années 1984, au cours desquelles on répétait dans la grange de Gilbert. » Mais depuis que les Mattagumber se sont « recyclés », il s'occupe de la technique. Pour l'Epopée de Gilgamesh, il s'est non seulement occupé des tâches habituelles d'un technicien comme l'installation de la scène, l'éclairage, la sono ou les effets spéciaux, mais aussi de l'aménagement de l'ancienne carrière. Il a ainsi déboisé le site pour y installer un escalier en rondins, cherché les rondins en forêt, aménagé les sentiers partant de la scène, etc... Comme chaque année, il a travaillé en étroite collaboration avec le metteur en scène pour « lui dire si ce qu'il prévoyait était possible. »


La « co-costumière »


Gilgamesh-2006 2112 Céline Stoecklin est professeur des écoles. A tout juste 26 ans, elle fait partie des « anciens » de la troupe, car toute petite elle dansait déjà auprès des Mattagumber. Dans l'Epopée de Gilgamesh, elle tient le rôle de la déesse Ishtar ; lequel ne lui permet pas de participer aux danses collectives. Mais si cette année elle ne dansera pas, Sébastien Chabouté le chorégraphe a prévu pour elle de belles danses individuelles, comme par exemple celle de la création d'Enkidou. Parvenir à réaliser ce que prévoit Sébastien est pour elle un véritable « challenge. » A côté de ses répétitions pour ce rôle important, elle a réalisé avec Suzanne Kallmeyer les quelques 25 costumes du spectacle. Après avoir parcouru un livre sur les costumes orientaux, elles ont choisi les tissus, avec en tête l'idée directrice de « créer une harmonie visuelle par le jeu des couleurs. » Cette année, pour la première fois, elles ont terminé les costumes en avance !

 

Les 17, 18 et 19 août

Le spectacle aura lieu à 20h30 jeudi 17, vendredi 18 et samedi 19 août derrière la salle communale de Mooslargue. Entrée libre. En fin de spectacle, une corbeille sera à disposition pendant le verre de l'amitié offert par la troupe. Prévoir des vêtements chauds.

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