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Les Mattagumber

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Spectacles en plein air : Théâtre - Musique - Danse - Chant - Poésie / Organisation de festivals / Créations numériques...


TRADITIONS - La danse de Saint-Guy

Publié par mattagumber

La danse de Saint-Guy

(cité dans " Dictionnaire des citations pour l'Alsace " H.J. Troxler, éd. du Bastberg 1987)

"Viel hundert fiengen zu Strassburg an zu tanzen und springen, Frauen und Mann, in offenem Markt, auf Gassen und Strassen, Tag und Nacht ihrer viel nicht assen bis ihnen das Wüthen wieder gelag : St Vitstanz ward genannt die Plag."

Twinger de Königshoven

Traduction : "Plusieurs centaines commencèrent à danser et sauter à Strasbourg, des femmes et des hommes au marché, dans les ruelles et les rues. Jour et nuit beaucoup ne mangèrent pas jusqu'à ce que la fureur les reprenne. Danse de St Vit a été nommée cette maladie."

La Grotte de Saint-Vit

par Lg, dans " Elsassland, à travers les Vosges " éd. Alsatia, Guebwiller, avril 1923, page 123

L'un des plus remarquables accidents qu'offre la nature pittoresque des Vosges aux environs de Saverne, est celui qui forme la grotte de Saint-Vit; elle s'ouvre dans l'une des montagnes situées de l'autre côté de la Zorn, vis-à-vis du Haut-Barr et des châteaux de Geroldseck. Creusée au milieu d'un énorme rocher d'une seule pièce, elle mesure près de sept mètres de largeur, sur trois de hauteur. Sa profondeur n'a pas moins de quinze mètres. Vers le fond, elle acquiert une élévation considérable qui, au premier coup d'oeil. semble être l'oeuvre de la main des hommes. Les parois effacées par le temps sont couvertes de couches moussues que les siècles y ont déposées.

Elle fut habitée jadis par des ermites, et l'on voit encore sur le devant une pierre où sont inscrites les épitaphes de deux d'entre eux, morts, l'un en 1651 et l'autre en 1702. Une antique chapelle, dédiée à Saint-Vit, était située au haut du plateau dont ce rocher est surmonté; elle tomba en ruines et fut transformée, pendant la révolution, en une maison d'exploitation rurale. L'autel du Saint est resté dans cette maison d'où la dévotion le retira, pour la véritable chapelle de Saint-Vit.

Ce Saint qui continue à y être vénéré, fut, selon la légende, jeté, par ordre de Dioclétien, dans de la poix bouillante et du plomb fondu; mais par miracle il sortit de cette brûlante épreuve sans avoir éprouvé la moindre douleur. Exposé ensuite à des lions furieux, ceux-ci se couchèrent aux pieds du Saint sans lui causer le moindre mal.

La chronique rapporte que ses reliques furent transportées, au 8ème siècle, à Paris, et au 9ème dans l'abbaye de Corbie en Westphalie. Saint-Vit est invoqué dans plusieurs contrées pour la guérison d'une maladie convulsive, connue sous le nom de Danse de Saint-Guy.

Cette maladie que l'on a attribuée longtemps à l'influence du démon, était devenue, en 1418, en un mot endémique en Alsace. A Strasbourg, des centaines d'hommes et de femmes, se mirent à danser, à sauter en plein marché, dans les rues et sur les routes. Ces malheureux, sur l'ordre des magistrats, étaient transportés à la chapelle de Saint-Vit, où ils assistèrent au service divin, et étaient conduits en procession solennelle autour de l'autel; ils y laissaient une partie des aumônes qu'ils avaient reçues, et la plupart du temps presque tous s'en retournaient guéris.

On cite, au moyen-âge, de nombreux cas, où toute une foule était subitement frappée de ce délire contagieux. Le 15 juin 1237, à Erfurt, une bande de garçons et de filles, au nombre de plus de mille, furent tout à coup saisis par cette extraordinaire fureur de la danse ; ces enfants sans discontinuer de danser, se transportèrent à plus de quatre lieues de la ville, et leurs parents furent obligés, le lendemain, de les ramener en voiture.

Pour en revenir au pèlerinage de Saint-Vit, nous disons que les femmes sujettes à des maladies hystériques viennent encore invoquer le saint. Jadis elles déposaient sur l'autel des crapauds de fer dans l'espoir d'être guéries par cette bizarre offrande qui semble avoir survécu au paganisme.

Le Cardinal Louis-Constanin Rohan, dans sa visite épiscopale en 1758, fit la défense d'exposer désormais sur l'autel de Saint-Vit des crapauds de fer, des marmousets ou autres signes superstitieux; mais malgré cette interdiction, cette coutume curieuse s'est continuée jusqu'à nos jours. La fête de Saint-Vit se célèbre le premier dimanche de mai à la chapelle de la grotte où elle attire encore de nos jours une foule considérable de pèlerins.

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