L'Alsace du 24 août 2010
Espaces d'intimités devant une foule de spectateurs
Maniant l'art du contre-pied jusque dans l'ordonnancement de la salle des fêtes transformée en scène ouverte, les Mattagumber ont ouvert le livre de la vie sur des détails qui font de l'homme un humain.
Les trois soirées de spectacle autour de l'intimité ont fait recette à Mooslargue. Mis en scène par les trublions de l'association les Mattagumber, Intimités à livres ouverts a dépassé les espoirs de réussite des danseurs, chanteurs, musiciens et conteurs. Il est vrai qu'ayant mis tous les ingrédients possibles dans la marmite de leur imagination, il ne pouvait en être autrement. S'ils revendiquent fortement le statut amateur, ils n'en ont pas moins réussi la gageure de réunir en un spectacle autant de modes d'expressions artistiques que d'intimités de l'humain. En y joignant une forte dose de textes et de chansons issus du patrimoine commun français ou international, en unissant sur la même scène et le temps de leur spectacle, des auteurs aussi éloignés les uns des autres que Brassens, Purcell, Baudelaire, Sénèque, Saint-Augustin ou Renaud, dans un inventaire non exhaustif à la Prévert. Le spectacle débute au rythme d'une vie qui s'achève, au risque de décevoir un public venu assister à un spectacle remuant. Les scènes s'enchaînent ensuite au rythme de la vie quotidienne façon Devos. Avec des scènes d'anthologie des « Fesses » des Frères Jacques, du « Slip Kangourou » de Gaillard ou encore des « Cornes de rhinocéros » de Dali, Intimités à livres ouverts réalise un compte à rebours de l'existence avant de s'achever dans la flamme de l'étincelle de vie de la naissance. Les Mattagumber ont proposé un spectacle attachant et emprunt de poésie mis en valeur par les photos d'un Jean-Paul Girard inédit.
Luc Stemmelin
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