Enfin une soirée sous une voûte céleste étoilée ! Pour la dernière représentation du « Banquet de Belzébuth », diables, sorcières, modestes humains et âmes vouées aux enfers n’ont pas boudé leur plaisir. Ce fut le cas aussi pour les spectateurs, dont certains revenaient après une représentation précédente écourtée par le mauvais temps.
Emmitouflés dans des vestes, des écharpes et des couvertures malgré la chaleur distillée par la proximité des Enfers, les spectateurs se sont fait une idée de ce que pourrait être leur avenir post mortem façon Mattagumbers. Et ces Enfers risquent bien d’être au diapason de la vie terrestre.
Pendant qu’une minorité privilégiée s’amuse de la condition de l’immense majorité, celle-ci se débat dans son quotidien fait de petitesse, de faiblesse, de compromission destinées à s’élever au-dessus de la masse, ou encore à espérer des jours meilleurs. Et de se poser la question fatidique : « Comment est-ce aux antipodes, dans cet endroit rêvé et promis, où saint Pierre invite tous ceux qu’il arrache des griffes de Belzébuth, Astaroth, Lucifer, Asmodée et Méphistophélès ? »
Imaginé par Mathieu Lavarenne et consorts, bénéficiant des talents complémentaires des acteurs-musiciens-danseurs-techniciens, rehaussé par les prestations d’Anthony le magicien, le Banquet de Belzébuth a tenu ses promesses et a constitué un agréable divertissement tout en suscitant une réflexion existentielle.
Mené à un rythme d’enfer, basé sur des textes inédits de la littérature mondiale, usant de thèmes musicaux appropriés et évocateurs, le Banquet de Belzébuth laisse le spectateur humain songeur. Ne s’est-il pas vu lui-même dans un miroir ? D’ores et déjà, l’été 2015 des Mattagumbers est attendu avec impatience.
Luc Stemmelin
Invitée au banquet de son petit-fils Belzébuth, Mamie Zébuth apparaît par la magie du marquis de Lucifer. Elle dévoilera des secrets de jeunesse pour le moins étonnants de Belzébuth, au grand agacement de celui-ci et pour le plus grand amusement des princes démoniaques invités. Photo L.S.